Formée à l’Opéra de Paris Olivia Grandville s’oriente très vite vers la danse contemporaine. Entre 1983 et 1988, elle a l’opportunité de traverser, outre le répertoire classique, des œuvres de Balanchine, Limon, Cunningham, de participer aux créations de Alvin Ailey, Karole Armitage, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Bob Wilson... Elle quitte cette maison pour rejoindre la compagnie de Dominique Bagouet (1988). Difficile de résumer en quelques mots la direction de cette artiste guidée par diverses expérimentations, son esthétique a quelque chose d’insaisissable, d’inclassable. Elle ose mêler les disciplines ou encore s’attaquer à des sujets denses et complexes, parfois clivants, comme le lettrisme et Isidore Isou dans Le Cabaret Discrépant en 2011, l’écriture des Cinq Ryoanji de John Cage qu’elle met en danse en 2012 ou de l’hommage qu’elle rend à la culture amérindienne à travers l’écriture chorégraphique rigoureuse d’À l’Ouest en 2018. Plusieurs de ses spectacles ont une relation directe avec la littérature : L’Invité mystère (2014), mis en scène à partir d’un texte de Grégoire Bouillier, Toute ressemblance ou similitude (2015) basé sur un texte d’Aurore Jacob ou La guerre des pauvres (2021), adapté du roman d’Éric Vuillard. La parole fait aussi souvent irruption dans son travail, la preuve avec Klein (2018), basée sur la conférence Le dépassement de la problématique de l’art, d’Yves Klein ou Débandade (2021), qui livre les récits de sept jeunes hommes pour exprimer leur rapport à la masculinité. À partir de 2011, Olivia Grandville est installée à Nantes, elle devient artiste associée du lieu unique de 2017 à 2022. En 2022, elle prend la direction du CCN de La Rochelle et compte y insuffler son goût pour le polymorphisme de la danse, à l’image de son parcours.
www.milleplateauxlarochelle.com