Un chant d'amour
Jean Genet
© Jean Genet
Enfermés dans leurs cellules, deux prisonniers arrivent à communiquer grâce à un trou percé dans le mur qui les sépare… À sa sortie en 1950, Un chant d’amour, une adaptation cinématographique de son poème Le condamné à mort, fut censuré et dû attendre vingt-cinq ans avant d’être distribué. Érotique, brut et sensuel, ce poème visuel aborde le thème du désir et du fantasme homosexuel liés à l’enfermement, à une époque où l’homosexualité était encore considérée comme une maladie mentale.
« Un Chant d’Amour a su atteindre à la sensibilité vraie, à la violence contenue. Les affres, les désirs d’un prisonnier homosexuel, ses relations avec son geôlier y prennent figure humaine, atteignent à une poésie franche, sincère, dépourvue de toute obscénité. La vision du prisonnier qui se masturbe est plus déchirante dans son indicible cruauté que bassement pornographique. Là où « Flaming Creatures » de Jack SMITH veut choquer, Un Chant d'Amour se contente d’émouvoir. » Jean Mitry, « Le Cinéma Expérimental », 1974
Jean Genet est un écrivain, poète, et auteur dramatique français. Considéré comme un des auteurs marquants du XXe siècle, il dépeint d’une écriture poétique et recherchée, traitant la perversion, l’érotisme et l’homosexualité. Ses premiers romans sont censurés, jugés pornographiques ou choquants, ils se distribuent sous le manteau. Le Journal du voleur décrit ses errances adolescentes hors de France. Le Miracle de la rose met en parallèle ses années de prison et sa fascination pour un assassin avec ses années à la colonie de Mettray. Notre-Dame-des-Fleurs évoque l’enfance et les créatures ambiguës de la nuit homosexuelle parisienne du Paris d’avant-guerre - il s’agit probablement du premier roman mettant en scène les aventures d’un travesti. Encensé par Cocteau et Sartre, Genet fréquente les milieux artistiques parisiens et devient dramaturge. Sa pièce la plus célèbre Les Bonnes est jouée en 1947. Viendront ensuite Le Balcon (1956) et Les Nègres (1958). Il commence un journal, Le Captif amoureux, qui est publié en 1986 quelques mois après sa mort. Marginal, homosexuel, ses personnages sont des parias. Ses pièces avec leur langage cru, leur mise en scène de la perversité et leurs sujets provocants, sont comme des actes de délinquance envers l’ordre social. Il expérimente ainsi une dramaturgie liée à la fascination pour le Mal, assez proche du «théâtre de la cruauté», développé par Antonin Artaud.
VEN 31 JAN ET SAM 01 FÉV
22h
Glob Théâtre
Court-métrage
26 minutes
Pour adultes